LA DEMOISELLE DE WELLINGTON/ DOROTHEE PIATEK ET ILLUSTRE PAR JEREMY MONCHEAUX



SEUIL JEUNESSE
2017
9791023508888
A PARTIR DE 16 ANS


: Je dois avouer ne pas avoir suivi l'impulsion d'achat classique et réfléchi. C'est surtout le coeur qui a parlé.
En effet, ayant aperçu quelques communications ci et là, n'écoutant que mon plaisir déja trouvé dans les autres ouvrages de l'auteure Dorothée Piatek, jetant un oeil plus qu'intrigué à l'illustration de première de couverture et enfin lisant le titre ( je songeais à respirer sa couverture et ses pages dans l'intimité) , j'avais envie d'en savoir plus sur cette peinture pariétale contemporaine laissée en nouveau témoignage. Cela promettait pour moi une belle histoire.
J'oubliais déja que Dorothée Piatek nous avait habitué à des histoires historiques très fortes.

Comment ai-je pu l'oublier?
Ainsi n'aurais-je conservé trace de tout cela que sur une lecture plaisir intense et bien écrite?

Si j'avais lu la quatrième de couverture, j'aurai su, d'emblée, qu'il s'agissait des correspondances imaginées d'un jeune officier à son épouse.
La couverture ne laisse aucun doute sur la guerre dont il s'agit, en regardant les casques des officiers, leur uniforme.
Quel rapport il y a t-il entre une grotte et des officiers (anglais)?

C'est dans une galerie, une ancienne carrière de pierre sous la ville d'Arras, que plusieurs centaines de militaires se trouveront ici confinés pour échapper aux bombardements des allemands.
L'auteure ne laisse hélas aucun doute, le héros est déja mort, dès le début, sa veuve le pleure et ne pense s'en remettre.
Nous opérons un retour sur, au travers de sa correspondance à son aimée, nous comprenons que son souvenir lui permet de s'échapper du huis-clos, de fuir l'horreur des tranchées en se remémorant des souvenirs intimes, en se rappelant des choses simples qui lui manquent, une compagnie familière, un rythme ordinaire, monter son cheval, déguster de bons plats en famille.

Dean Kingston se confie sur les transformations observées autour de lui, les chiens domestiqués sentent la violence ambiante et redeviennent sauvages, les jeunes soldats de 16 ans, trop insouciants de ce qui les attendaient, en reviennent lourdement, affreusement, sur leur service volontaire.
Dean parle de Billy, celui qu'il console comme un fils, comme un frère.

Les conditions d'hygiène et de subsistance sont décrites avec tact et sensibilité,  sans concessions mais avec douceur de l'écrit, ce qui préserve les jeunes lecteurs d'une ambiance anxiogène vécue par tous ces soldats et Dean lui-même.
Dean écrit, dessine, pour penser autrement, se raccrocher à des bribes d'humanités tendres, pour ne pas sombrer corps et âme.

Nous sommes évidement touché par le sort de Dean, par le sort de Jenny, sa veuve.
Nous sommes certain ici que cet amour l'aura maintenu le temps qu'il aura fallu.
D'autant que Jenny lui apprend qu'il va être papa dans une lettre parfumée.
Dorothée Piatek a bien décidé de nous faire pleurer, c'est poignant.
Le récit est ponctué de promesses, de souvenirs inoubliables, de prières, de réconforts entre soldats, de petites récréations au son du violon pour rendre l'attente supportable, ne sachant si un couperet tombera un jour ou l'autre.

Un portrait dédié à Jenny offrira un peu de souffle à ceux qui poseront un regard dessus, elle est clairement la lumière de Dean au bout du tunnel.
Et ainsi, que va t-il advenir dans cette carrière?
Un récit court mais à la narration très variée.
Du concentré d'émotion.

VOIR AUSSI:
L'HISTOIRE DE JENNY...




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DOROTHEE PIATEK



AUTEURE



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CE QU'ILS EN DISENT?


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